Amicale du maquis de Lavit dit "maquis des carottes"

 

Quelques mots en souvenir :

1er discours : Saint Porquier 20 août 2017

Mesdames, Messieurs, chers amis,

 

En ces temps de moralisation, nous n’avons de cesse de mettre en lumière la mémoire de nos parents pris dans la tourmente.

 

C’est un devoir qu’il n’est pas question d’occulter et nous mettrons tout en œuvre pour le valoriser.

 

Saint Porquier, n’échappe pas à cette règle et c’est tant mieux !

 

Lorsque les soldats ennemis ont envahi le village et rassemblés quelques otages … Lorsque les nazis ont assassiné vos deux compatriotes … Lorsque ces soudards ont enflammé vos maisons … Samedi 19 et dimanche 20 août 1944, précisément 73 ans aujourd’hui … Qui s’en souvient ? A part une poignée de villageois …

 

Qui est conscient de la dérive des êtres humains qui basculent dans le mauvais camp ?

 

L’Histoire est là pour nous rappeler à la vigilance au grand dam des négationnistes et autres « bisounours» qui pensent que tout est dû.  Eh bien sachez que la Liberté ne s’acquiert qu’avec beaucoup de larmes et de sang. « La Liberté, disait mon père, se paye cher, encore faut-il savoir la conserver ».  Comme il avait raison.  Cette Liberté là ne peut être entretenue qu’au prix de l’effort de générations en générations. Comment inculquer cela si la Mémoire est effacée ou fait défaut ?

 

Ici à Saint Porquier, nous honorons aujourd’hui les victimes civiles faites par les troupes d’occupation. La dizaine d’otages n’était engagée en rien, ne se s’est pas faite remarquer, mais le hasard  l’a désigné. Nos malheureux villageois sont conduits à quelques lieux d’ici dans le but macabre que l’on imagine. Fort heureusement pour eux, une bonne étoile certainement a dicté au chef de détachement de les relâcher.  L’ignominie n’a pas eu lieu. Enfin pas tout à fait puisque 2 pauvres concitoyens ont été massacrés sans vergogne par des éléments fanatisés d’une armée d’occupation fort bien secondée, hélas, par quelques français, sans majuscule. 

 

Célestin Bessié et Théodore Dreuilhe sont morts sans savoir pourquoi, tout comme Guillaume Mézamat ou Catherine Clamens ? Pour d’autres, leur maison, leur foyer, leur lieux de vie partagé entre « lou païri, la maïrino, lous fraïrés, la fenno, la maïré et lou païré (le grand-père, la grand-mère, les frères, l’épouse, la mère, le père) ». Tous sont abasourdis … On le serait à moins ! Toute une vie de labeur est la proie des flammes. « An cramat nostro bordo (ils ont brûlé notre maison)» s’insurgent-ils !

 

Mais voilà, c’est la guerre dit-on.  Cependant ces exactions sont bien le fait d’une armée un peu déboussolée. La colonne formée depuis l’Aquitaine rassemble quelques 3.000 hommes espérant gagner rapidement la Vallée du Rhône suite au débarquement Allié du 15 août en Provence. La tête de cet infini convoi  se trouve très près d’ici sur la RN 113, aujourd’hui RD 813 à hauteur du Hameau de St Martin.

 

Entre temps, l’activité des Maquis redouble, toutes les forces résistantes sont opérationnelles, mais si peu armées. Les ordres sont clairs : ralentir le plus possible l’avancée des allemands. Avec les moyens du bord, si j’ose dire, les accrochages, les sabotages se multiplient. Le moral des occupants est en berne.  Ils commencent à fuir… pas tous seuls du reste, ils sont bien accompagnés par des membres de la milice et leurs familles… Le vent tourne …  Néanmoins, la Résistance attend impatiemment les parachutages d’armes, de munitions et de matériels qui ne viennent qu’au compte-goutte ou pas du tout, malgré les demandes des agents du SOE.  Pour preuve le seul largage sur le terrain homologué « Viaduc » à Castéra-Bouzet  n’a eu lieu qu’en septembre 1944 pour le Maquis des Carottes.

 

Comptant sur l’art de la débrouillardise et la connaissance du terrain,  nos défenseurs dans toute la Région 4 de Toulouse,  s’affirment en multipliant les coups de mains parfois sans grand succès.  Le but est atteint avec le départ souvent sanglant de la soldatesque nazie.

 

La Libération est en marche à partir de ce dimanche 20 août 1944.

 

Il serait impardonnable, de ne pas s’incliner au moins une fois l’an, devant ces témoins de l’histoire.

 

Honneur à vous, hommes et femmes sans défense, tombés sous les coups ennemis.

 

Honneur à vous, otages d’un jour, otages pour la vie. Votre douleur, nous la partageons.

 

Vive la Liberté.

 

Je vous remercie de votre attention.

 

André Garrigues

 

 

2ème discours : Lavitarelle 20 août 2017

 Mesdames, Messieurs, Chers Amis,

J’ai évoqué précédemment les victimes civiles à Saint Porquier. Ici à Lavitarelle, se situe la zone des combats des 19 et 20 aout 1944, livrés par des combattants sans uniforme issus de toutes les couches sociales à la détermination bien ancrée de s’opposer à l’occupant et à ses sbires français.
Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, ces hommes peu formés, mal armés vont en découdre avec des soldats ennemis aguerris. Qu’importe, le sort de la France est entre les mains de la Résistance. Londres le rappelle … Vichy le sait … Le grain de sable se loge dans les rouages nazis.
Les combattants de l’ombre soutenus par des anonymes et une population parfois divisée, qui n’ose pas. On le comprend parfaitement par peur des représailles.

La Région 4 de Toulouse n’a aucune force armée digne de ce nom, depuis la débâcle de juin 1940 il ne reste que quelques éléments dont le balbutiement règne en maître. Les Maquis s’organisent tant bien que mal, les formations ne s’entendent pas, les ordres divergent, les chefs ont parfois du mal à se faire comprendre de la hiérarchie. Ajoutons à cet état d’esprit un brin de jalousie et il est aisé de comprendre que cette division populaire n’est pas bonne.  Malgré ces dissensions, les hommes ne manquent pas de courage et leur seule motivation réside dans le fond : Libérer notre pays. Tant pis pour la forme me direz-vous… .  Montech n’était pas en reste, et a fourni dans les rangs de la Résistance quelques Noms à jamais gravés dans la mémoire collective … Je pense bien sûr à ces « Morts pour la France » tels que Jean Bonnet fusillé au Mont Valérien, à Jean Saint Arroman assassiné par la Milice à la Prison St Michel de Toulouse et tant d’autres tués au combat, emprisonnés dans les geôles tenues d’une main de fer par des français sans scrupule,  dont les conditions d’internement dépassent l’entendement.  Impossible pour tous ceux là de considérer la Douce France avec bienveillance !  Tant de souffrance, tant de douleur, tant de pleurs, tant de sang pour gagner la Liberté. Qu’il leur a fallu du courage, de la détermination pour survivre à de telles pressions physiques et morales.  Pour cette abnégation qui les caractérise, ils forcent le respect.

Nous sommes aujourd’hui rassemblés Mesdames et Messieurs, sur ce site devenu depuis peu la Place Jean Lacaze. L’Amicale du Maquis des Carottes et ses 3 anciens : Maurice DELAUX, Marcel DELOS et Roland GINESTE ici présents,  vous remercient vivement à tous pour votre présence et le soutien auquel nous sommes sensibles.  Sans vous tous, mes amis, rien ne serait possible.  Pour la mémoire, pour l’honneur de nos libérateurs, j’ose espérer que nos cérémonies seront relayées, commentées et partagées...

Nous avons, pour nous « passeurs de mémoire » l’obligation de porter au plus haut nos couleurs, notre espérance pour un monde meilleur. Rien de ce qui s’est passé sur notre sol ne doit être ignoré. Il en va de notre Histoire, de nos racines, de nos vies …

En cela, je vous invite à lire le panneau pédagogique fixé sur le potelet « Place Jean Lacaze » que vous avez dû remarquer en arrivant. Celui-ci vient d’être placé aux fins de faire connaître aux visiteurs l’historique succinct du Maquis de Lavit ou Maquis des Carottes. Nous l’officialisons aujourd’hui pour ce 73ème anniversaire.

Je voudrais clore simplement par des remerciements que j’adresse tout particulièrement aux Municipalités qui nous reçoivent en ce jour commémoratif, pour leur aimable participation. A tous ceux ou celles qui de près ou de loin s’investissent avec nous pour améliorer nos commémorations, tant sur le plan de la communication que de la recherche. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice pour qu’ensemble nous transmettions la Mémoire en l’honneur de nos martyrs au nom de la Paix. Pour vivre libres.

Evidemment, en ce jour, j’ai une pensée particulière suite aux derniers attentats de Barcelone et Cambrils. Nous voici une fois encore face à cette impasse qu’offre l’obscurantisme.

Dressons-nous à l’image des résistants que nous célébrons aujourd’hui contre cette intolérance distillée par des fanatiques. Ils n’entrainent que la mort, la servilité et la souffrance des peuples. 

Je vous remercie.

André Garrigues

3ème discours : Finhan 20 août 2017

 

Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

 

Nous ne referons pas l’histoire au cours de cette trilogie. Nous la redécouvrons.
Pour cette 3éme étape, nous sommes ici à Finhan, pour honorer toutes les personnes qui ont eu à souffrir des vils agissements des troupes d’Occupation secondées par des parias.
Je ne voudrais pas oublier tous ces gens qui appréhendés sur dénonciations, incarcérés, torturés, morts dans des souffrances indicibles.
Je ne voudrais pas oublier nos prisonniers de guerre pris pour la plupart lors de la déroute de juin 1940, loin des leurs pendant cinq longues années.
Je ne voudrais pas oublier les déportés vers des camps d’extermination, les fameux camps de la mort dans lesquels ils arrivent exténués par trains entiers.
Je ne voudrais pas oublier les pupilles de la Nation, enfants sans parents dont le papa est mort glorieusement en défendant sa patrie.
Je ne voudrais pas oublier les jeunes STO partis travailler pour l’ennemi en vertu de quelques promesses.
Je ne voudrais pas oublier les familles qui payent un lourd tribut en l’absence d’un fils, d’un père …
Je ne voudrais pas oublier les familles juives expatriées, recherchées sinon traquées pour ce qu’elles sont…
Je ne voudrais pas oublier toute cette misère …
Je ne voudrais pas oublier cette famille Finhanaise  « Justes parmi les Nations » …
Je ne voudrais pas oublier tous ceux et celles qui ont pris des risques considérables pour contrarier la politique de l’Etat Français.
Non, je ne veux pas oublier, je ne peux pas oublier …

La guerre, vous en conviendrez, n’a épargné personne. Les divergences d’opinion, les rancunes quelquefois,  engendrent pour les villageois des moments d’inquiétude ou de désespoir.  Certains font des choix différents, très différents.
Si j’ai choisi aujourd’hui de mettre en avant cet état de fait, c’est que nous sommes détenteurs que nous le voulions ou non, de cette page d’histoire écrite sur ces années de conflit par nos parents. De même l’Amicale du Maquis de Lavit se doit d’éclairer cette ténébreuse époque.  C’est ainsi qu’au travers  d’un personnage comme Jean Lacaze, l’enfant du Pays, nous rendons hommage à tous ceux et celles qui ont pris une position prépondérante et ouvrir une brèche favorable aux idées du pays des droits de l’Homme et du Citoyen, tant l’occultation était totale !

Jean Lacaze , Mesdames et Messieurs, l’avait compris malgré l’insouciance distillée par son jeune âge.  Par ses écrits, par ses poèmes, par ses lettres échangées avec ses ami(e)s, par tous ces témoignages si poignants d’un temps révolu et tellement d’actualité, il nous éclaire sur ce passé. Lui qui était promit à un bel avenir, aura connu un funeste destin partagé avec d’autres tels que son ami Louis Sabatié.

Au cours de cette matinée fort soutenue, ces recueillements nous invitent à méditer et à faire en sorte que la bête immonde ne renaisse pas de ses cendres encore fumantes. Chaque jour qui passe nous apporte, comme une évidence, son lot d’escarbilles …  

Merci à vous tous, de vous être joints à nous ce dimanche matin.  L’Amicale organisatrice de cette journée est très  honorée de pouvoir compter sur chacun de vous. Les commémorations que nous suivons avec intérêt ne sont pas réservées aux passéistes ou aux historiens. Elles ne sont pas anodines parce qu’elles structurent notre avenir.  C’est tout au moins notre vision.

 

Combats de Lavitarelle à Montech

La Résistance en action – Les combats de Lavitarelle à Montech – 19 et 20 août 1944 – Texte figurant sur le panneau pédagogique fixé place Jean Lacaze.

 

En ces lieux situés sur la Commune de MONTECH, les combats dit de « Lavitarelle » sont livrés par les hommes de la 10ème Compagnie de l’Armée Secrète – FFI - du Maquis de LAVIT communément nommé « Maquis des Carottes » renforcé par des éléments de l’UNE (républicains espagnols), les 19 et 20 août 1944, sous les ordres d’André BRUNEL alias « Bourcier ».
En provenance d’Aquitaine plusieurs convois allemands forment une colonne forte d’environ 3000 soldats dont la tête se situe à hauteur du Hameau de Saint Martin au nord du village de SAINT PORQUIER.  Ils vont renforcer leurs unités dans le Sud Est à la suite du débarquement allié et FFL du 15 août en Provence.
De leurs côtés, les Maquis ont reçu l’ordre de freiner l’avance des troupes d’Occupation par tous les moyens, en évitant d’exposer la population civile. En cela les maquisards cantonnées en Lomagne tiennent les ponts sur la Garonne (Trescasses – Saint Aignan – Belleperche et Verdun) après avoir libéré BEAUMONT de LOMAGNE, la veille.

Ces 19 et 20 août, les groupes de résistants se positionnent au carrefour de Lavitarelle et entrent en contact avec la soldatesque nazie.  Les échanges de tirs sont denses, la supériorité en nombre et matériels est incontestable mais le « Maquis des Carottes » tient tête. La colonne n’avance plus et stationne sur la RN 113 à hauteur de SAINT PORQUIER. (Des otages sont pris, des exactions commises, meurtres et incendies …).
Les combats pour la Libération font rage un peu partout dans notre Sud-ouest, MONTECH ne déroge pas à la règle. Par de  violentes attaques le Maquis détruit quelques véhicules allemands, faisant plusieurs tués et prisonniers. Ces derniers sont transférés sous bonne escorte à BEAUMONT.  Ces inégaux combats démoralisent un tant soit peu l’ennemi qui n’avance que par « à coups »… Mais il est grand temps de décrocher, les positions de la 10ème  Compagnie deviennent très vite intenables.
Par groupes successifs, les combattants de l’ombre se replient vers la Garonne en direction de BOURRET, tandis que les Allemands se ressaisissent et se déploient en formation de « ratissage » à l’Ouest de MONTECH et de la RN 113. Le groupe de FINHAN dirigé par Maurice BES alias « Bordeaux » ne peut se retirer comme convenu, sous un feu nourri. Au cours de cette opération, le jeune résistant, Jean Lacaze, tombe mortellement blessé. Le retrait s’effectue tant bien que mal. La colonne allemande reprend finalement sa route en direction de TOULOUSE après un retard considérable.

Poursuivant leur combat pour la Liberté, beaucoup de jeunes résistants s’engagent dès septembre 1944 dans les rangs du Bataillon de Marche de Tarn et Garonne. Ils participent aux durs combats de la POINTE de GRAVE et du VERDON, puis poursuivent l’ennemi hors du Territoire Français jusqu’en Allemagne en appui de la 2ème Division Blindée du Général Leclerc.

Altruistes, leurs principales motivations résident dans le but de chasser l’occupant nazi et la Milice.

 

Parmi les Résistants, seuls Libérateurs de la Région de Toulouse  (R4),

honneur à nos combattants « Morts pour la France ».

******

Ici est tombé Jean Lacaze – jeune résistant âgé de 18 ans et demi….

Suivi par 5 compagnons de combat :

René Moussac   

Yves Le Perf 

Jacques Labrune   

Marcel Robin

Joseph Juarez

In memoriam.

 

Amicale du Maquis de Lavit dit « Maquis des Carottes »                                                                 Dimanche 20 août 2017 – 73ème anniversaire.

Compte rendu du voyage mémoire 2017

L’Amicale du maquis des Carottes en villégiature.

 

Tôt ce mardi matin, une quarantaine d’adhérents ont pris place dans le grand confort d’un autobus à destination des champs de batailles, au cœur de l’Histoire   

La première étape, nous conduit à TROYES. La ville en forme de bouchon de champagne si caractéristique, très intéressante avec ses maisons à pans de bois du 14ème siècle magnifiquement restaurées, sa cathédrale et ses innombrables vitraux, son ancien palais épiscopal… Bref, la cité des comtes de Champagne est admirable.

Poursuivant notre périple, nous prenons la direction de Bar le Duc et suivons la Voie Sacrée, route stratégique construite pour ravitailler Verdun en hommes, munitions, matériels, marchandises lors de la bataille. Cette route historique est émaillée de bornes kilométriques surmontées du fameux casque Adrian. Sur les façades de très nombreuses maisons flottent les couleurs  nationales… Arrivé à Verdun, le groupe découvre lors de la visite commentée par un guide expert, les sites de combats, de mémoire… Ainsi nous parcourons la citadelle souterraine à bord de wagonnets automatisés. Nous découvrons  la vie des Poilus durant la bataille de Verdun.  Quittant la citadelle, nous nous rendons à l’Ossuaire de Douaumont, où nous déployons sur autorisation expresse nos sept drapeaux au cours d’une modeste cérémonie de dépôt de gerbe, mais chargée d’une vive émotion. Cet hommage, et c’est la moindre des choses, nous le devions à nos Anciens.  Nous ne pouvons pas imaginer à quel degré de souffrance nos combattants luttèrent  pour défendre notre pays.  Les 15.000 croix blanches sont là dans ce cimetière national pour nous le rappeler si besoin en est !

Après la visite du Mémorial , le fort de Douaumont et enfin la Tranchée des baïonettes, l’aperçu des villages rayés de la carte, les forêts encore tourmentées, nous laissent ce sentiment de mal être. Les guerres sont atroces, celle-ci particulièrement.

Le lendemain nous reprenons la route pour Commercy où nous attendent les …madeleines Grojean. Fameuses ces pâtisseries ! Autant par le goût que par l’histoire. Après une dégustation des « douceurs de Proust », nous rejoignons Domrémy.  Des explications fournies par notre guide locale, nous en apprenons un peu plus sur la « Pucelle d’Orléans » lors de la visite des lieux.  Jeanne d’Arc est ici glorifiée.

Après un nouveau déplacement,  nous sommes  accueillis par le Directeur du Mémorial à Colombey les Deux Eglises, ville liée au général Charles de Gaulle. Nous visitons le Mémorial sous la conduite d’un guide hautement qualifié. La mémoire gaullienne est omniprésente, bien au-delà de l’homme du 18 juin  ou du 1er président de la 5ème République.  Cette personnalité d’exception subjugue…  Allant nous recueillir sur sa tombe, nous procédons à une cérémonie d’hommage en présentant nos sept drapeaux.  A peu de distance, nous terminons ce pèlerinage à la Boisserie où nous découvrons la vie familiale de Charles de Gaulle.                                                                                            

Finie la mémoire, voici les réjouissances du jour suivant : visite du Clos Vougeot, œuvre des moines de Cîteaux dès le 12ème siècle. Il est le symbole d’un millénaire d’histoire de la Bourgogne. Que dire des 4 pressoirs, de la salle utilisée par les la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. C’est un très beau et riche domaine viticole. Une dégustation de vins de Bourgogne suit cette visite aux chais de la Maison Debray.                                                                              

Voilà BEAUNE et son Hospice. Merveilleux bâtiment typique de Bourgogne. La ville est  accueillante. Nous découvrons ensuite un des renoms de Beaune, avec la moutarderie Fallot. D’innombrables variétés de moutarde aux goûts si différents nous sont proposées à la dégustation.

Nous n’avons pas chômé au cours de ce voyage, ni stress, ni fatigue, tout fut bien programmé et anticipé par un accompagnateur hors norme et un chauffeur de même.  Les visites se sont succédées  sans perte de temps, tranquillement.  Au retour, le car et nos esprits sont remplis de souvenirs.

L’Amicale du Maquis des Carottes tient à remercier tous les participants, intervenants et autres animateurs pour l’excellente tenue de ce séjour. Promesse est faite de renouveler cette expérience.

A.      A. Garrigues

Lavitarelle 20 août 2018

Lavitarelle  20 août 2018

- Monsieur Pierre AMESTOY  Directeur de l’ONAC représentant  Mr Pierre Besnard Préfet de Tarn et Garonne
- Mr Patrice Garrigues CR représentant Mme Carole Delga, présidente du CR
- Madame Dominique Sardeing-Rodriguez et Monsieur Michel Weil, Conseillers Départementaux, représentants le Président Christian Astruc
- Colonel Hervé PILETTE, commandant la Base de Défense Montauban Agen et Délégué Militaire départemental,
- Monsieur le Commandant de Compagnie de Gendarmerie Départementale représenté par le commandant de la communauté de brigades de Montech
- Mmes et Messieurs les Maires, adjoints et membres des Conseils Municipaux,
- Mr les représentants des Sapeurs Pompiers de Montech   
- Mmes et Messieurs les présidents des Ordres Nationaux, d’Associations Patriotiques et d’anciens combattants  ou leurs représentants avec l’ensemble des porte-drapeaux,
- Les enfants, leurs parents, les enseignants,
- Mesdames et Messieurs, chers amis,

Dès le 17 août 1944 les premiers appels à l’insurrection sont lancés. Alors que l’espoir national est nourri par les communiqués de la radio clandestine, la population apprend que la 2ème armée britannique franchit l’Orne à Falaise. Les français -et j’insiste bien les Français FFL- sous le commandement de De Lattre attaquent la 1ère ligne de défense de Toulon.  La libération de Toulouse est en marche, les FFI sous les ordres de Serge Ravanel engagent eux aussi le combat.
Voici donc 74 ans jour pour jour que les éléments armés du Maquis de Lavit ouvraient le feu en direction d’une colonne allemande à l’endroit où nous nous trouvons aujourd’hui.
La configuration des lieux a partiellement changé, mais subsistent les 2 grands axes et quelques habitations.  C’est ici, au carrefour des Routes nationales 113 et 128 que les combats dit de « Laviratelle » se sont déroulés les 19 et 20 août 1944.
A noter que des glacis avaient été formés par le Maquis pour se protéger, des platanes abattus formant des abattis… Le fusil mitrailleur d’Henri SERAN en position près du carrefour pointé en direction d’Escatalens sous les ordres du Gendarme AUGE.  Répartis sur toute la zone, les combattants de l’ombre se tiennent prêts à intervenir… Un premier accrochage aura lieu le 19 août. Tenant leurs postes nos combattants de la 10ème Compagnie de l’armée secrète renforcée par quelques Républicains Espagnols n’ont pas démérité face à une Armée allemande quelque peu décontenancée par les évènements majeurs survenus en Normandie, et depuis 4 jours sous la pression des Libérateurs en Provence.
Les troupes allemandes stationnées dans le Sud Ouest sont appelées à faire mouvement vers la vallée du Rhône pour renforcer leur armée. Le Résistance retarde leur progression selon les ordres de Londres. Dans le secteur peu éloigné de Grenade et Castelnau d’Estretefonds, les convois tentent de quitter Toulouse et tournent en rond…. Villaudric en connaitra le prix fort… Néanmoins, les FFI tiennent le terrain malgré les nombreuses pertes dans leurs rangs. Ils combattent avec leurs « tripes » et conservent un moral d’acier pour atteindre l’objectif fixé.  Les envahisseurs connaissent maintenant les désagréments de la défaite si proche. La revanche de juin 1940 est-elle à notre portée ?
Le contexte de l’époque dans lequel nous nous replongeons chaque année, nous permet de dire que tous ces hommes et femmes de l’ombre ont obtenu par une force de caractère inextinguible, la libération de notre Sud Ouest sans aucune autre intervention militaire. Seul, mal équipé, le Maquis de Lavit, comme tous les autres d’ailleurs, a tenu tête, ne s’est pas relâché sous la houlette de son chef André Brunel dit « Bourcier » (et je salue au passage la présence dans nos rangs de son fils Claude et son épouse). Chacun a su donner de sa personne au risque de sa vie et des représailles encourues pour tenter l’impossible face à une machine de guerre fort bien rôdée.
C’est ainsi que ce dimanche 20 août 1944 vers 11h00, alors que la lutte faisait rage sous une chaleur accablante, dans le bruit assourdissant de la mitraille, des explosions, des cris,  face au déploiement des soldats dans tout le périmètre que l’ordre de repli n’a pas été entendu par tous ou certainement mal compris du groupe Bès de Finhan.  Dans un mouvement de repli trop tardif semble-t-il,  le jeune Jean Lacaze s’écroule à quelques mètres d’ici, mortellement blessé. Notre jeune et brillant étudiant, poète à ses heures est atteint par une rafale d’arme automatique. Jean sera déclaré « Mort pour la France » à peine âgé de 18 ans sur ses terres chéries.  Il ne reverra plus sa Garonne, ni ses peupliers, il ne reverra plus ses agrestes chemins…. qu’il décrit si bien dans ses lettres.
Ses camarades d’infortune, tel Marcel DELOS ici présent, poursuivent le combat et s’engagent pour bon nombre d’entre eux dans le Bataillon de Marche de Tarn et Garonne. Ils entrent dans l’armée régulière des FFI. La Pointe de Grave les attend et ils poursuivent sans relâche l’ennemi dans ses retranchements.  Ils participent à la dure campagne d’Alsace où les Français doivent tenir seuls le terrain après un repli unilatéral des américains. Ils iront au-delà de la frontière allemande sous le couvert de la 2ème DB.
Voyez, Mesdames et Messieurs, ces gens du Maquis, comme on les appelait alors avec une pointe d’ironie ont réalisé ce que le bon sens leur commandait. Ils l’ont fait, sans joie, sans haine. Avec beaucoup de peine, mais avec une grande détermination, il leur fallait délivrer  une nouvelle fois la France prise dans les serres de l’Aigle et ce pour la 3ème fois en moins de 70 ans !
La France connait enfin les premiers soubresauts d’une proche libération. Mais il faudra encore attendre 9 longs mois pour que le pays retrouve son honneur perdu.
 Je vous remerci

Lavitarelle 20 août 2019

Lavitarelle 20 août 2019

C’est aujourd’hui une nouvelle rencontre, non pas par tradition mais par esprit de mémoire envers ceux qui ont redonné ses couleurs à la France.
Nous voici replongés dans les années 40. 1944 exactement en ces 19 et 20 août. Le temps est au beau fixe, malgré l’orage mécanique qui sévit sur la contrée. Les nuages noirs s’amoncèlent sur cette voie qui fut royale, la route nationale 113… Des véhicules militaires à croix gammée, par centaines, des soldats éméchés venus d’où on ne sait…  fortement armés et casqués. Des Azéris, des Turkmènes,  ou des Mongols dit-on.  Des gens peu scrupuleux, qui chapardent et qui tuent aussi… toute une troupe par convois séparés qui tente de rejoindre la Vallée du Rhône un peu dans le désordre. On y voit aussi des voitures et autobus réquisitionnés par la Milice et emplis de gens au passé peu glorieux qui voudraient bien atteindre leur ultime refuge en Allemagne.
C’est que tout ce remue-ménage, rend les troupes d’occupation nerveuses. Les « Verts de gris », sur le qui-vive permanent, le doigt sur la détente sont arrivés aux portes de St Porquier déjà hier.  Un détachement a avancé jusqu’en ce lieu et a été sévèrement apostrophé par les hommes de notre 10ème Compagnie  placés en défensive.  Les ordres donnés aux Maquis sont respectés à la lettre, puisqu’il est clairement dit que les allemands doivent être ralentis le plus possible dans leur progression.  Avec des moyens dérisoires, le Maquis des Carottes  comme tant d’autres en Tarn et Garonne et dans le Sud-Ouest, atteint le moral déjà bien bas des Nazis en déroute.  Aucune perte n’est à déplorer  pour la résistance par contre le bilan est plus lourd avec plusieurs tués et prisonniers dans les rangs ennemis. Ces derniers sont retenus à Beaumont. Pour eux la guerre est finie. Le débarquement allié sur les côtes de Provence d’il y a 4 jours à peine les a surpris et commencent à battre en retraite…  On compte déjà quelques désertions dans leurs divisions.
Ce 20 août, le gros de la troupe est quasiment immobilisé à la sortie de Castelsarrasin.  Par vagues successives, après quelques exactions commises sur St Porquier dont je vous ai parlé tout à l’heure,  les voilà qui apparaissent vers 11h00 sur ce secteur de Lavitarelle.  Comme la veille, ils reçoivent un accueil peu chaleureux.  Les abords sont encombrés d’abatis et de tranchées. Une guérite trône encore au beau milieu du carrefour. Néanmoins, les usurpateurs contre attaquent  durement.  Armes automatiques, fusils et mortiers contre quelques pétoires et un fusil mitrailleur servi par Augé et Seran.  Les hommes de l’ombre résistent, mais face à la puissance de feu ennemi, il est convenable de se replier en bon ordre de préférence.  Enfin ils essayent… Un autobus de Beaumont est atteint par des projectiles et brûle. Il faut donc atteindre Garonne au plus vite sous les balles sifflant aux oreilles de nos amis. Dans le même temps le groupe de Finhan sous les ordres de Mr Bès tente leur repli mais c’est à cet instant que le pauvre Jean Lacaze est atteint de 2 balles au thorax.  Il est mortellement blessé.  Tous les autres réussissent à prendre le large. Le pont suspendu de Bourret est toujours défendu par des éléments du Maquis. Ce repli stratégique est bien protégé.
Cependant, dans la commune de Montech on compte quelques exactions : plusieurs fermes et gerbières sont  incendiées, la Cellulose est atteinte.  Les dégâts causés sont tout de même assez limités au regard de ce qui aurait put être commis par ces spadassins du 20ème siècle.
Evidemment ces combats de Lavitarelle ne sont pas à l’échelle de ceux qui sont conduits dans le Vercors ou encore des Glières, mais ils sont tout à l’honneur de nos Combattants.
Ces derniers  Mesdames et Messieurs,  n’ont pas hésité à se dresser contre l’occupant et vouloir par leurs actions redonner à la France ses couleurs républicaines si chèrement acquises par le passé. Jusqu’alors, chaque génération ou presque a donné son sang pour que la France reste la France avec son Histoire.  Respectons là tout simplement… Tout comme ces hommes et femmes qui sans hésitation ont mis en jeu –si j’ose dire- leur vie, leur avenir, leur famille, leurs amis…
Merci encore à vous défenseurs de nos valeurs et que ce 75ème anniversaire soit perçu par chacun de vous du haut des cieux ou sur cette Terre comme un gage d’avenir.
Je vous remercie.
André Garrigues

Lavitarelle 20 août 2022

Lavitarelle 20.08.2022


Madame Fourcherot,  Secrétaire générale, sous préfète, représentant Mme la Préfète de Tarn et Garonne
Madame Hamelet, Députée, 2ème circonscription de Tarn et Garonne,
Madame Laveron, Conseillère régionale représentant Mme la Présidente du Conseil Régional,
Monsieur Weill, Président du Conseil Départemental de Tarn et Garonne,
Mesdames et Messieurs les Maires, leurs adjoints et élus,
Monsieur le représentant de la Gendarmerie, mon Capitaine,
Madame Rabassa, représentant le Colonel, délégué militaire départemental,
Mesdames et messieurs les responsables des ordres nationaux, les présidents d’associations patriotiques et vos porte-drapeaux respectifs,
Mesdames et Messieurs, Chers adhérents et amis
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20 août 1944 – 20 août 2022
78 années se sont écoulées, laissant sur le chemin de l'histoire bon nombre d'acteurs de la Résistance.
Ici même, eurent lieu les combats dits de « Lavitarelle ». Plus d'une centaine de maquisards de la 10ème Compagnie de l'Armée Secrète rattachée au Maquis de Lavit, s'est violemment opposée aux forces armées nazies formées de soldats Azéris, Turkmènes et Mongols.
Les 19 et 20 août 1944, plusieurs colonnes de véhicules ennemis se succèdent en provenance de l'Agenais, cherchant à rallier la vallée du Rhône et rejoindre au plus vite l'Allemagne. Le débarquement de troupes alliées et des éléments Forces Françaises Libres bat son plein depuis le 15 août sur la côte Provençale dans le cadre de l’opération « Dragon ». La déroute allemande tend à se préciser, les troupes d'occupation accompagnées de miliciens cherchent à fuir dans la précipitation, ce qui a été vu et rapporté à l’entrée de Saint-Porquier…
C'est sans compter sur l'intervention armée de nos groupes et compagnies de patriotes dispersés dans tout le territoire en zone Sud. Ordre d’harceler l'ennemi en le retardant le plus possible. Le commandement allemand s'attend pertinemment à des difficultés majeures au cours de sa progression sur cet axe principal qu'est la Route Nationale 113. La tête de convoi, est stoppée peu avant Saint-Porquier. Un émissaire civil, volontaire, apporte un pli au responsable du convoi pour lui demander de se rendre aux résistants qui surveillent ce secteur. Fin de non recevoir, on s'en doute !
La tête de colonne tente une avancée, le 19 août et se trouve aux prises avec les fusils mitrailleurs de Augé, Séran et Brûlé. Ce premier accrochage obstrue le passage au carrefour de Lavitarelle. Le lendemain dimanche 20 août, c'est la reprise... émaillée d’exactions commises depuis Castelsarrasin, à Saint-Porquier et Montech.
Nos combattants de l’ombre font preuve de bravoure pour mener ces incertains combats des 19 et 20 août contre un ennemi 30 fois supérieur en nombre et en matériels. En conséquence, le Maquis de Lavit déplore la mort de Jean Lacaze jeune étudiant âgé de seulement 18 ans et demi. Côté nazi, une trentaine de prisonniers sont envoyés vers Beaumont tandis que plusieurs autres soldats sont tués sans connaître précisément leur nombre. Perte de nombreux véhicules. Nos défenseurs, ne déméritent pas et remplissent la mission qui leur est dévolue. Bien sûr, au cours de ces actions violentes, il y a dans la confusion, des actes parfois irréfléchis, mais qu'importe puisque sous les feux croisés, les plans des nazis sont très perturbés entraînant un retard considérable, une certaine démoralisation des troupes accompagnée de quelques désertions.
Je ne vais pas m'étendre davantage sur les faits, puisque dans les prises de paroles suivantes, tout cela sera évidemment évoqué.
Pour conclure mon propos, il est difficile d'ignorer les démarches poursuivies par l' Amicale dès 1945, en souvenir de ses adhérents sous la conduite de leur chef André Brunel dit « Bourcier » et de son adjoint François Marsol. Il est de notre impératif devoir de poursuivre la mise en musique de cette partition écrite en leur mémoire. A cet effet, 77 ans après la Libération, le Bureau de l'Amicale s'est attaché à créer le sentier mémoriel à Castéra-Bouzet, et de réaliser au cours de cette dernière décennie, divers aménagements, d'élaborer d'autres projets avec des Communes soucieuses de préserver ces pages d'histoire locale et lutter contre l'oubli.
Tout comme nos amis de Cabertat et d’Ornano, nous devons impérieusement maintenir éclairé le flambeau qui nous est légué dans l’honneur et l’espérance, par des personnes en responsabilité, au sentiment patriotique avéré, reflet de leur souffrance : des cris, des larmes et du sang.
Pour que vive l'histoire du Maquis des Carottes et que notre chouette « fétiche » protège de ses ailes son image, l'Amicale renouvelle son appel en faveur de la pédagogie, de toutes activités utiles à la connaissance et à la transmission des valeurs républicaines.
Aujourd’hui, plus que jamais, Mesdames et Messieurs, dans ce monde en effervescence rappelant par bien des côtés ce que fut le nazisme et la fureur de la guerre, la prise de conscience et le soulèvement de tout un peuple entré en résistance retrouve tout son sens, au nom de la Liberté.
Vive la Résistance, Vive les Maquis et Vive la France !
Je vous remercie.

 

 

Documents à consulter :

Bulletin de liaison Viaduc N° 36-2018

 

Pupitres sur l'histoire du maquis

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Contact:

M Garrigues André
05.63.68.71.47 ou 09.51.39.63.12
06.13.47.04.18

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